Soul Sindikate And The Dub Trooper – “Supa Green”

« Supa Green » – Juillet 2013

Après deux premiers albums de très bonne qualité, le groupe de reggae originaire de Nouvelle-Calédonie,  Soul Sindikate and the Dub Trooper revient avec son troisième opus, « Supa Green » dans les bacs depuis début juillet 2013.

Soul Sindikate produit des instrumentales imprégnées de toutes les tendances de la musique reggae et agrémentées par un brin de sonorités des îles. D’un morceau à l’autre, le groupe calédonien passe aisément d’un early reggae des premières heures à un reggae plus contemporain garnit d’effets dub ou électro. Soul Sindikate and the Dub Trooper rassemble 8 membres et gratifie d’un trio vocal qui n’est pas sans rappeler l’esprit de formations historiques telles que The Paragons ou The Heptones. Le leader vocal, compositeur et interprète, Rémy nous assomme avec sa voix explosive aux influences allant du Gospel à la Soul.

En 2010, Soul Sindikate s’est fait connaitre avec un premier album très prometteur, « Human Project ». Dix titres particulièrement réussis, dont l’excellent « Haiti »  qui nous transporte dans un monde croisant dub, reggae et un brain de Hip Hop.  Un album salué par les professionnels qui obtient le prix de l’album dub de l’année aux victoires du reggae 2012. Cette même année, Soul Sindikate revient avec un album simplement magistral, « Kingston Nouméa ». Enregistré au mythique studio jamaïcain, Tuff Gong, le second volet est résolument tourné vers le reggae-root’s avec des invités de prestige tels que Big Youth, Ken Boothe, les musiciens Sly and Robbie ou Matthew Mc Anuff. On y trouve également un brin de hip hop avec le très bon titre « The Prophet » (en partage ci-dessous). Un album, de 22 titres, qui offre un vrai régal musical. En 2013, le groupe de reggae livre son troisième album.  

« Supa Green » a été enregistré entre la Nouvelle Calédonie et la France, sous le label français Patch Work Production. Autant clarifier les choses maintenant : la qualité sonore reste au rendez-vous ! Le premier titre de l’album, « Bloody Day », commence par une courte introduction musicale, comme pour maintenir un certain suspense.  L’envoutant timbre vocal de Rémy se met alors à résonner et donne le coup d’envoi d’un album de dix sept titres extrêmement satisfaisants. J’ai beau cherché, je ne vois pas ce qu’on peut reprocher à cet album : les morceaux sont bien produits, les messages sont forts et bien exprimés. La plupart des morceaux sont convaincants, avec une mention spéciale aux chansons « Supa Green », « Girl » « Empty Soul » ou encore « Many People ». Le groupe distille des textes conscients, à l’exemple du morceau « West Papua » qui fait allusion à la situation de la Papouasie occidentale. Il s’agit d’une province d’Indonésie engagée dans un bras de fer avec l’Indonésie en vue d’obtenir son indépendance (pour en savoir plus, j’invite à lire cet article). Coté instrumentales, Soul Sindikate and The Dub Trooper garde le même cap : skank à gogo, dub et sonorités « locales ».  On peut regretter l’absence de featuring. Cependant cela n’empêchera pas  l’album de figurer sur la liste des bonnes sorties de l’année. Soul Sindikate concocte un très bon reggae qui a, une fois encore, enchanté mes oreilles. Pusiqu’il n’y a pas de clip du dernier album, voici le clip de « Raise & Burn », extrait du tout premier album. Plus de musiques en écoute sur le site officiel de Soul Sindikate. Big Up  !!

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